Julio Billia, une présence rassurante devant le filet des Sags
Julio Billia deviendra majeur le 11 mars prochain, mais pour les Saguenéens de Chicoutimi il fait déjà preuve de la maturité nécessaire pour exercer une présence sécurisante devant le filet de l’équipe. Après un début de campagne en dents de scie, Julio est retombé sur ses patins par la suite et offre maintenant aux Sags le genre de hockey auquel ils s’attendaient. «J’ai eu de la difficulté à aligner les victoires en début de saison, mais il n’y a toujours qu’une seule façon de renouer avec le succès et c’est de travailler plus fort. On a perdu plusieurs matchs serrés, mais là ça va beaucoup mieux. A la suite des dernières transactions, nous avons une équipe assez jeune, mais notre but est de terminer le plus haut possible dans le classement et de surprendre en séries.»
Ce natif de Saint-Léonard a joué tout son hockey mineur en banlieue de Montréal avant d’être repêché par le club de la métropole du Saguenay il y a deux ans. «Dans ma famille, mon grand-oncle et mon père ont joué lorsqu’ils étaient plus jeunes et j’ai chaussé les patins très tôt. J’évoluais à l’avant au début, mais très vite j’ai voulu devenir gardien de but. Mes parents étaient hésitants, car ils trouvaient que j’étais bon à l’attaque, mais je crois que c’est surtout parce qu’ils trouvaient l’équipement trop cher! Évidemment lorsque les Saguenéens m’ont repêché je n’aurais pu me rendre à Chicoutimi les yeux fermés, mais j’y avais déjà joué un tournoi lorsque j’étais plus jeune et je connaissais un peu l’endroit.»
Il n’avait que 16 ans lorsqu’il a déménagé ses pénates au Saguenay. Il fallait donc oublier les bons petits plats que sa mère cuisinait. «C’est vrai, mais je suis tombé dans une très bonne famille d’accueil (tenue par Brigitte Poitras et Pierre Lavoie) ce qui a favorisé une adaptation rapide à la région. En plus ça m’a permis d’améliorer grandement mon français. C’est la langue que je parlais déjà à la maison avec ma mère, mais mon cercle d’amis était essentiellement anglophone à Saint-Léonard.» Julio aurait pu également ajouter que la communauté italienne est plus qu’embryonnaire à Chicoutimi! Il ne commencera pas l’année avec le club, car des gardiens d’expérience sont déjà en poste, mais il fut rappelé quelques semaines plus tard et l’aventure se poursuit depuis ce temps.
Le 15 janvier dernier Julio était de la confrontation annuelle Cherry vs Orr qui oppose les meilleurs espoirs de la Ligue canadienne de hockey, ceux qui seront éligibles au repêchage de la Ligue nationale en juin prochain. La formation Orr l’a emporté 4-3 à Calgary et la victoire est allée au dossier de Julio qui a concédé deux buts sur 19 tirs. «Je suis content de ma performance et c’est une belle expérience à vivre. Ça permet de te mesurer à l’élite du pays et de voir où tu te situes parmi celle-ci.»
Julio sera donc éligible au repêchage du circuit Bettman en juin prochain. Présentement il est classé 12e chez les gardiens par la centrale de dépistage de la Ligue. «12e ce n’est qu’un chiffre même si je trouve ça un peu loin. C’est à moi de bien performer pour améliorer mon rang de sélection. Si une équipe aime mon style et la façon dont je joue, le classement a moins d’importance. C’est certain que voir son nom sur cette liste c’est une motivation supplémentaire.» Contrairement aux autres membres de la confrérie des gardiens de but, il n’a pas de manies ni de superstitions (selon lui). Il faudrait peut-être poser la question à ses coéquipiers. Ses passe-temps : la musique, le cinéma et les voyages. «C’est certain qu’avec les horaires que nous avons comme joueurs de hockey il sont plus difficiles à planifier, mais j’aime beaucoup découvrir de nouveaux endroits.»
Parlant de voyages, mettons qu’il connait maintenant assez bien la flore et la faune de la Réserve faunique des Laurentides. «Il n’y a plus rien là pour nous. Lorsqu’on embarque dans l’autobus on ne pense pas à la distance, mais à vaincre l’adversaire qu’il y a au bout de la route.» Julio étudie présentement en sciences humaines (économie/gestion) au Cégep de Chicoutimi. Il est plutôt fort en maths alors c’est un domaine qui pourrait l’intéresser si jamais le hockey lui fait faux bond.