Francis Beauvillier à la poursuite de son rêve
Sélectionné au troisième rang lors de la séance de sélection de 2009 à Moncton, Francis Beauvillier a dû composer avec la pression dès son entrée dans le circuit Courteau. «C’est encore un souvenir qui est très présent dans ma tête. En fait, c’est l’un de mes plus beaux souvenirs de ma carrière. C’est une très belle expérience, qui ne t’arrive pas tous les jours. C’est sûr qu’à cet âge, tu as parfois tendance à vouloir crier à tout le monde que tu as été repêché assez tôt, mais dans tout ça, je suis resté humble et les deux pieds sur terre. L’organisation et tes coéquipiers s’attendent à ce que tu démontres ton talent et j’ai essayé de ne pas trop me mettre de pression sur les épaules. Ça a été plus dur que je l’aurais cru, mais avec l’aide des joueur et des entraîneurs, j’ai réussi», a-t-il raconté.
Quelques semaines après la fin de la saison 2010-11, les joueurs ont appris que la Ligue de hockey junior majeur du Québec avait pris la décision de mettre fin aux activités des Maineiacs de Lewiston. «C’est sûr qu’on avait toujours une petite pensée. On entendait que l’équipe allait être dissolue, qu’on allait déménager à Summerside, etc. C’est certain que ça ajoutait une petite pression, mais nous avons connu une très bonne saison malgré tout. On a été éliminé en troisième ronde face à Saint John, qui a remporté la Coupe du Président et la Coupe Memorial. J’ai reçu un appel au cours de l’été pour m’annoncer la dissolution de l’équipe. J’étais à l’école lors du repêchage spécial et c’est devant mon ordinateur que j’ai sur que je m’en allais à Rimouski», s’est souvenu Beauvillier.
À sa première saison dans le Bas-St-Laurent, le jeune homme de Sorel-Tracy a de nouveau croisé le chemin des puissants Sea Dogs de Saint John en finale de la Coupe du Président. «On s’était fixé des objectifs à court terme. On voulait surprendre, alors que plusieurs personnes nous voyaient bas au classement. On avait plusieurs vétérans tels que Jérôme Gauthier-Leduc, Alex Belzile et Alexandre Mallet. Philippe Boucher est un monsieur qui connaît beaucoup son hockey, il est connu et a plusieurs contacts. Il savait ce qu’il faisait. C’est un grand homme», a-t-il souligné.
Direction la Floride !
Après avoir connu une saison de 34 points (23b,11a) sous les ordres de Serge Beausoleil, Francis Beauvillier a été sélectionné en sixième ronde (174e) par les Panthers de la Floride. «Le repêchage junior, c’est un pas vers le monde professionnel, tandis que celui de la Ligue nationale de hockey, c’est un pas vers le monde professionnel. Il y a un pas qui est plus grand que l’autre. Je ne mentirai pas. J’étais classé 56e, soit en deuxième ronde. Lorsque je me suis rendu au repêchage, je voulais sortir, peu importe où, mais comme joueur, tu veux toujours sortir le plus tôt possible», a-t-il laissé tomber.
Même s’il est bien conscient que peu de joueurs ont la chance d’être repêchés dans la Ligue nationale de hockey, Beauvillier est bien conscient que la route est longue et très difficile pour atteindre la grande ligue. «Il n’y a jamais rien d’acquis. Il y a encore plusieurs étapes à franchir. Tu sais qu’une équipe a aimé quelque chose de plus que les autres formations de la Ligue nationale de hockey dans ta manière de jouer, mais tu es encore loin du rêve. Tu ne peux penser que parce que tu es repêché, tu signeras ton contrat et tout ira bien. Tu dois continuer de travailler. Lorsque j’ai été au camp en Floride, j’ai côtoyé des gars comme Huberdeau, Versteeg et Fleischmann. J’ai vu que tu dois travailler chaque jour et démontrer tes qualités pour arriver à ce niveau».
Les frères Beauvilier réunis à Shawinigan
Au terme de sa deuxième saison à Rimouski, Francis Beauvillier a rencontré le directeur général Philippe Boucher pour lui demander une transaction, dans l’espoir de se retrouver aux côtés de son frère Anthony, un joueur convoité par plusieurs formations lors du dernier repêchage. Le directeur général Martin Mondou a finalement réunis les frères Beauvillier à Shawinigan. «Nous sommes deux joueurs différents. Je suis un attaquant puissant, qui complète ses mises en échec et va au filet. Mon frère est intense et possède une grosse vision. Il a de bonnes habiletés offensives et voit toujours les petites ouvertures. C’est ce qui lui a permis de se rendre jusqu’où il est rendu. J’essaie de lui montrer l’exemple, afin qu’il soit une bonne personne et qu’il soit également un bon hockeyeur. J’essaie de le faire lors des pratiques et des matchs en répondant à ses questions et en démontrant qu’il faut toujours travailler fort», a raconté le numéro 88, qui demeure en pension avec son frère.
Malgré un début de saison décevant, le vétéran est convaincu que les Cataractes de Shawinigan sont sur la bonne voie. «C’est sûr que c’est frustrant de régulièrement se retrouver à cinq minutes d’une victoire et de l’échapper, mais on essaie de ne pas abandonner. J’ai vécu des choses par le passé et je sais que c’est comme ça qu’on va s’en sortir. Je crois qu’on va dans la bonne direction. On perd en raison de petites erreurs face à de bonnes équipes comme Québec et Blainville-Boisbriand. On s’améliore toujours. On remarque parfois ce qui se dit sur les réseaux sociaux et les médias, mais il faut ignorer ça. On sait qu’on travaille fort et qu’on doit améliorer certains petits aspects».
L’attaquant Francis Beauvillier aura jusqu’au mois de juin pour signer son premier contrat professionnel avec les Panthers de la Floride. Les prochains mois seront donc déterminants pour le vétéran de 20 ans. «Oui c’est inquiétant, mais j’essaie d’ignorer ça, car ça t’ajoute de la pression. Je ne peux faire changer la décision des dirigeants en leur demandant de me signer. Comme joueur de hockey, tu dois jouer au hockey et montrer ton jeu».