Faire partie de quelque chose de spécial
Le Phoenix de Sherbrooke fait officiellement partie de la LHJMQ après la tenue de la semaine des Assises annuelles présentées à Québec du 6 au 9 juin dernier. La matière grise derrière la sélection de l’expansion et le repêchage des meilleurs espoirs s’appelle Patrick Charbonneau, le directeur général de la nouvelle franchise sherbrookoise qui fera ses débuts en septembre prochain.
Ancien gardien de but ayant évolué dans le circuit Courteau pour les Tigres de Victoriaville au début des années 90, Charbonneau a roulé sa bosse dans le circuit de hockey professionnel mineur aux États-Unis pendant plusieurs années avant de mettre un terme à sa carrière en 2004. La LHJMQ lui a ensuite offert l’opportunité de s’impliquer dans le dépistage de jeunes talents midgets à sa Centrale de Recrutement où il a ensuite occupé le siège de directeur. Un travail qui lui a fait apprendre par cœur tous les rouages administratifs de la ligue et surtout, une connaissance hors pair des jeunes joueurs prêts à faire le saut dans le junior majeur.
« J’ai été très bien traité à la ligue, c’est un travail que j’ai aimé beaucoup et qui m’a amené à me déplacer partout au Québec, dans les Maritimes et aux États-Unis. J’ai pu apprendre au contact des joueurs, des entraîneurs, des parents. Le commissaire Gilles Courteau avait confiance au travail que je faisais. Quand l’opportunité s’est présentée pour devenir directeur général, j’ai tenté ma chance parce que je connaissais beaucoup de gens au sein de l’équipe, notamment Jocelyn Thibault, un ami de longue date. C’est un travail que je voulais faire depuis plusieurs années et l’occasion était très belle à Sherbrooke », explique le nouveau directeur général du Phoenix.
Pour partir une nouvelle formation d’expansion dans un marché en Estrie qui a déjà perdu deux équipes de hockey junior, il fallait partir tout ça sur une bonne base. Selon Patrick Charbonneau, le groupe de propriétaires, tous de la région, a à cœur les succès de l’équipe et a les priorités à la bonne place. Pour cette raison, il se dit convaincu que le hockey à Sherbrooke fonctionnera cette fois-ci.
« Pour moi, c’était très important de travailler avec des gens qui me feraient confiance et qui pourraient m’apporter quelque chose. De pouvoir travailler avec un gars comme Jocelyn comme vice-président aux opérations hockey, ça m’intéressait grandement. La grande différence cette fois-ci à Sherbrooke, c’est le groupe de propriétaires. Le fait que ce soit des gens de la région, des hommes d’affaires compétents et reconnus, qui ont un réseau d’affaires incroyable, je crois que pour toutes ces raisons, ça va devenir un grand succès. Ils sont là pour l’amour du hockey. Ils sont là pour faire progresser les jeunes, leur offrir l’encadrement nécessaire à leur accomplissement comme joueur de hockey et comme personne. Ils sont là pour les bonnes raisons, ça se sent. »
Le Phoenix est aussi une histoire de famille, puisque le frère de Patrick, Alain Charbonneau, en est le dépisteur en chef. Les deux frères, qui travaillent ensemble dans le recrutement depuis plusieurs années, voyaient une autre occasion de travailler ensemble dans la même équipe de hockey.
« Mon frère et moi sommes partis de la maison très jeunes pour jouer junior majeur et ensuite aux États-Unis. Quand nous sommes revenus à la maison il y a presque dix ans, nos amis étaient tous partis, ce qui fait que nous nous sommes beaucoup rapprochés et sommes devenus les meilleurs amis du monde. J’ai toujours travaillé avec Alain. Quand je suis rentré à la ligue, Alain travaillait avec moi. Quand il me dit quelque chose, je l’écoute comme si le conseil venait de moi. J’adore sa manière d’évaluer les joueurs parce que pour lui, il n’y a jamais de gris. C’est noir ou c’est blanc. S’il n’est pas d’accord avec ce que tu viens de faire, ça paraît tout de suite. Ça me prenait un gars comme ça, sa présence est rassurante », explique l’aîné des Charbonneau.
«L’école, notre priorité»
Les gens ayant assisté au repêchage à Québec ont pu voir le slogan du Phoenix de Sherbrooke bien en évidence au kiosque de la formation. «L’école, notre priorité» était inscrit en grosses lettres. L’organisation en fait un point d’honneur que tous les joueurs qui y joueront la saison prochaine iront à l’école. Là-dessus, Patrick Charbonneau précise certaines choses.
« Je ne pense pas que nous puissions nous accorder le titre de précurseur dans ce domaine-là, parce que toutes les équipes de la ligue accordent maintenant beaucoup d’importance aux études. Ils font beaucoup d’efforts pour que les joueurs aillent à l’école. Nous ne faisons que profiter de l’environnement scolaire de la ville de Sherbrooke avec des collèges anglophones et francophones et des universités dans les deux langues. Nous serions fous de ne pas profiter de cet environnement propice aux études pour convaincre les jeunes de jouer chez nous. Les joueurs ont besoin d’encadrement et d’être guidés dans leur cheminement. C’est ce qu’on veut leur offrir. Ce que nous voulons, c’est que les joueurs, après leur carrière au hockey, ne regrettent pas d’être allés à l’école », espère Charbonneau.
Voilà qui donne le coup d’envoi à la nouvelle concession du Phoenix qui évoluera dans un Palais des Sports Léopold-Drolet presque refait à neuf avec des investissements de plus de 4 millions de dollars. À l’intérieur, particulièrement au niveau des loges, les amateurs pourront y avoir une vue saisissante sur l’action sur la patinoire. Le Phoenix jouera son premier match le 21 septembre prochain en recevant la visite de l’Océanic de Rimouski.